Action Francophone Internationale (AFI)

Accueil > Actualité > Editos de Julien Debenat > Edito : bonne année 2007 !

Edito : bonne année 2007 !

lundi 1er janvier 2007, par Julien Debenat

L’année 2006 est derrière nous. L’AFI vous souhaite bon vent, et vous adresse ses meilleurs vœux francophones de bonheur, de réussite, de liberté et de justice.

L’AFI tient à remercier vivement ceux qui lisent les articles, plus vivement encore ceux qui y réagissent, et encore plus vivement ceux qui ont déjà écrit ou souhaitent écrire quelque article. Le nombre de visiteurs est en augmentation (2000 visites en décembre 2006), ce qui montre que l’AFI suscite un intérêt auprès des francophones. D’un autre côté, l’AFI existe depuis plus de trois ans, mais le nombre de ses adhérents augmente peu. Faut-il alors jeter l’éponge ? La question s’est posée récemment.

"Patience et longueur de temps valent mieux que force ni que rage" [1]

L’AFI décide de persévérer quelques temps encore, convaincue qu’il est important de poursuivre le rêve d’une francophonie solide et solidaire, constructive et tolérante. Des projets sont en cours qui doivent être menés à terme. La décision de mettre fin à l’aventure n’est donc pas pour ce soir, et l’AFI existera encore en 2007. L’AFI est aussi consciente que beaucoup de gens l’encouragent et comptent sur le développement des échanges francophones sincères et joyeux, même s’ils ne s’expriment pas sur le site et ne souhaitent pas devenir adhérents. Après tout notre association n’a jamais eu d’autre ambition que celle de vouloir prolonger les rêves, quand et partout où c’est possible. En guise d’échantillon de l’esprit qui anime les fondateurs de l’AFI voici un extrait de la préface du roman épique Au bord de l’eau , Chef-d’oeuvre de la littérature populaire chinoise, lu lors de la réunion des 30 & 31 décembre 2003, juste après la fondation de l’AFI. C’était il y a exactement trois ans :

« Entre toutes les joies, nulle ne vaut celle de l’amitié ; et entre toutes les joies de l’amitié, nulle ne vaut celle de la conversation. Qui prétendrait le contraire ? Pourtant, elles sont toujours comptées : il y a les jours de vents et de frimas, ceux de boue et de pluie, ceux de la maladie qui cloue au lit, ceux des rencontres manquées, et autres contretemps qui donnent véritablement l’impression d’être au fond d’un cachot [...] Quand mes amis sont là au complet, nous sommes en principe seize personnes. Rares cependant sont les jours où ils viennent tous ; mais rare également, il est vrai, ceux où, par suite de trop mauvais temps, aucun d’entre eux ne vient. En moyenne, je puis compter quotidiennement sur six ou sept personnes. »

Francophones du monde entier : à vos claviers !

Association française de loi 1901 à but non lucratif, l’AFI propose de promouvoir la libre adhésion au principe de la francophonie, communauté linguistique aux service de valeurs fraternelles cliquez sur le lien pour une présentation complète de l’AFI). L’AFI choisit comme moyens d’actions et d’interactions : l’organisation de conférences ou de simples rencontres francophones, la diffusion d’informations pratiques et théoriques, sur tous les sujets et selon tous les angles possibles et imaginables. Comme les indiens du Chiapas le revendiquent, nous luttons nous aussi pour un monde contenant plusieurs mondes. Le but du site internet est d’ouvrir des espaces d’échange et d’expression à ceux que d’habitude on prive d’expression officielle. Soyez donc les bienvenus sur le site, pour réagir sous forme de forum ou pour proposer vos articles : l’AFI est un outil au service de tous les francophones.

L’AFI est en effet née du constat que tous les locuteurs du français enrichissent la francophonie. La force de la francophonie réside d’après nous dans sa simplicité : ceux qui parlent une langue commune sont des frères et des soeurs pour lesquels il est facile d’échanger ... et de construire.

Aux actes, francophones !

En effet, L’AFI peut et souhaite, en parallèle à une modeste participation au grand débat des idées qui animent les êtres humains, également agir de façon plus concrète et de diverses manières. Par exemple l’AFI a été amenée l’an dernier à organiser une collecte de fonds pour une aide extrêmement ciblée ou un projet très précis : aider Azeez, jeune Sri-lankais, qui s’était trouvé sans ressources après le passage du Tsunami. De nombreux francophones ont aidé Azeez financièrement via l’AFI. Même si la vocation de l’AFI n’est pas de se substituer à une organisation spécialisée dans l’aide humanitaire, lorsqu’un appel à l’aide résonne à nos boîtes aux lettres, c’est un peu le destin qui frappe à la porte. Ainsi dans le même esprit, c’est-à-dire une aide individuelle particulière, actuellement l’AFI lance « l’action Timba ». Timba est un jeune chinois tibétain, dont les deux reins ne fonctionnent plus. Timba n’est pas francophone, mais connaît une francophone qui dépense beaucoup de temps et d’énergie pour tenter de réunir la somme d’argent nécessaire à une greffe de rein. Timba n’a pas les moyens de se sauver la vie tout seul. L’AFI a décidé de le soutenir dans son combat contre l’implacable roue du destin.

Du fond du cœur, nous vous appelons donc à participer à aider cet homme, anonyme perdu dans la foule de ceux qui partout n’ont pas les moyens de payer une opération chirurgicale vitale. La vie est un combat, et si bien sûr l’année 2007 sera pour l’AFI une nouvelle année de combat d’idées, nous ne pouvons nous résigner à ne faire que réfléchir et publier quelques articles. Comme le préconisait le médiatique explorateur et aventurier français Paul-Emile Victor dès les années 50 :

« Il vaut mieux se battre que d’attendre... Chacun doit agir dans sa propre sphère avec les moyens dont il dispose. Il faut passer de la parole aux actes. Aujourd’hui. Tout de suite. » [2]

L’année civile s’achève donc sur un événement de poids : la mise à mort du tyran Sadam Hussein. Le monde, paradoxalement, ne nous semble pas pour autant plus juste, et le cœur des hommes plus légers. L’oppression économique est partout à l’œuvre, et les minorités, les différents, les originaux, les marginaux, les déclassés, tous ceux qui refusent l’esclavagisme et l’asservissement du modèle néo-libéralisme sont broyés ou mis au pas. Les francophones doivent chercher des terrains d’entente afin d’apporter leur contribution à la lutte contre l’accaparemment de la majeure partie des richesses du monde par une minorité de plus en plus réduite et puissante. En particulier, les classes moyennes de tous les pays doivent réagir, et trouver les moyens de sortir du rôle de consommateur-travailleur qu’on leur assigne. Nos destins sont entre nos mains. Le grand tourbillon de l’acceptation du mode de vie capitalisme ne nous entraîne pas loin de nous-même ? "
Des mouvements pour la décroissance existent, et il serait peut-être bon de réfléchir, alors que les ressources en énergie fossile ne peuvent permettre à toute la planète de mener le même train de vie que celui des pays développés. N’y a-t-il pas un partage à faire ? Ne convient-il pas de l’amorcer librement ?

Pour terminer, nous vous proposons d’examiner cette citation de Grégoire Le Grand, Pape de 590 à 604 après J-C.

« La Providence a institué des degrés [gradus] divers et des ordres [ordines] distincts afin que si les inférieurs [minores] témoignent de la déférence [reverentia] aux supérieurs [potiores] et si les supérieurs gratifient d’amour [dilectio] les inférieurs, se réalise la vraie concorde [concordia] et conjonction [contextio : le mot évoque très concrètement un tissu, une trame] à partir de la diversité. » [3]

Êtes-vous d’accord avec cette idée de la providence ? Celui qui veut changer son destin est-il condamné à bouleverser les règles du jeu de cette hierarchie soit-disant naturelle entre les êtres ?

Nous vous invitons, plus que jamais, à vous exprimer.

Bonne année 2007 !!!


[1Le lion et le rat, Jean de la Fontaine.

[2paroles rapportées dans le journal français Ouest-France du 4 décembre 2006.

[3Cité par l’excellent livre du français Philippe d’Iribarne, La logique de l’honneur, coll. Essais, Seuil, mai 1989, ISBN : 2-02-020784-2.

Messages

  • Salut la Chine et ses blancs becs !

    J’attendais la suite de l’AG pour avoir des nouvelles de l’AFI et de ses actions...
    J’ai envoyé à tous ceux que j’ai pu l’article pour Timba... J’espère que cela fera des petits...

    Et si j’ai un message perso pour afi : IL NE FAUT PAS ARRETER VOS ARTICLES ! Non seulement ils éveillent par leurs informations mais ils rassurent aussi car on y sent cette chaude fraternité dont on a un jour cru voir l’inscription sur le batiment d’une école...

    Je ne me décide pas à répondre en bas de page ne me trouvant pas à propos pour apporter un plus mais j’aime l’AFI et j’y adhère de ton mon coeur.

    biz
    NADJ

    avec tout mon soutien...